Le théâtre de Chaillot donne en ce moment le cycle Buenos Aires Tango 4, composé de 3 programmes : Grotesca Pasion Trasnochada, dont on dit le plus grand bien, cf le monde, tango clasicos I, que j'ai vu ce soir, et II, que je verrai vendredi.
Et devinez qui dansait .... ???
Sébastian Arce et Mariana Montes...
ET
Damien Rosenthal et Céline Ruiz, Claudia Codega et Esteban Moreno, Gloria et Eduardo.
J'ai acheté les billets en octobre, je n'avais aucune idée de qui danserait. Bien m'en a pris, autant pour mon séjour en Angleterre, me voilà avec 4 couples merveilleux pour le prix d'un...
http://www.theatre-chaillot.fr/spectacle.php?id=63&view=media
Le spectacle s'organisait autour des différents aspects du tango, la musique et la danse y ont eu part égale, ce qui crée d'emblée un bon équilibre et donne du dynamisme à ce speactale. L'orchestre, vraiment excellent, les cordes étaient d'une beauté, et le bandonéon... un régal. les partis pris de Nestor Marconi (le chef de l'Orquesta Escuela de tango Emilio Balcarce) étaient intéressants, il a offert une lecture personnelle d'un arrangement de différents grands morceaux de Piazzolla relativement différente de celle que j'aime, mais qui n'en était pas moins belle, outre le plaisir de la version à découvrir et apprécier. il a alterné avec un duo de guitare-piano, j'ai particulièrement aimé le rythme du piano, il était fort sans être écrasant dans les accords très graves, avec une guitare sèche, un peu surprenante, mais cela formait un très bel ensemble de trois chansons. Duo Salgan - Fabella. Outre cela, une très grand et relativement âgé maintenant chanteur de tango : Juan Carlos Godoy. Le contraste entre la fraîcheur de sa voix et la difficulté de sa démarche est saisissant, et sa Mariposa... il a vraiment un timbre très riche, très velouté...
Reste à parler de la danse...
Le couple Codega Moreno propose une danse très souple, très léchée dirons - nous, donc a priori, parfois un peu lisse, mais, du coup, qui donne un fini très satiné pour ces deux danseurs dont la réputation n'est plus à faire.
Rosenthal et Ruiz, comme toujours, c'est le couple le plus physique pour faire simple, Ruiz cherche ses appuis bas dans le sol, fait des volcadas en grand écart, a sur le visage l'expression dure et fermée de la souffrance - celle exprimée dans la danse, et celle que doivent faire subit à son dos certain gancho arrière qu'elle fait a priori sans guère d'élan, avec le poids à gérer seule... Esthétiquement, ils offrent un spectacle de tango classique, et moderne à la fois, classique, parce que leur danse parle des travers des couples, de la souffrance de l'amour, moderne, parce qu'il tient solidemment du néotango. De plus, ils sont assez grands, Damien a un visage charismatique, et Céline une beauté fragile et naturelle assez saisissante, et contrastant avec le lourd maquillage qu'on pu arborer Claudia et Mariana pour leurs premières danses.
Gloria et Eduardo, attention, couple très surprenant, ils ont la cinquantaine bien sonnée, voire plus, un solide embonpoint, mais un sourire... un de ces sourires... c'est le tango heureux ! ils racontent une histoire d'amour, qui a ses hauts et ses bas, mais qui n'est pas vécue au tragique, et ça, déjà, est un souffle d'air, et de plus, ils cachent bien leurs jeux, avec leurs petits pas mignons, ils vous donnent à croire le tango musette, et tout d'un coup, paf, la milonga explose et Gloria se met à bouger à une vitesse qu'on a du mal à suivre et complètement insoupçonné. Leur sourire, leur style, leur élégance leur donne une noblesse qui ne manque pas de susciter un torrent d'applaudissement, ils offrent une véritable fête et mettent de l'humour dans le tango. Un grand bravo !
Arce & Montes, en grande admiratrice, j'attendais plus, j'ai été frustrée, mais non déçue. Leur danse était propre, belle, d'une évidente beauté en fait, elle se donne elle-même comme belle en dehors de toute évaluation, on ne peut que la recevoir comme telle, c'est déjà un tour de force en soi. Ajoutez à cela la beauté de Mariana, son élégance féline, sa droiture, elle a une très belle tenue qu'on n'apprécie pas autant chez Céline qui danse plus dans les genoux, Mariana, elle est droite et fière, elle attire les regards, et son partenaire, avec ses petits sourires mutins pendant les danses sait diablement la mettre en valeur. Du coup, on en oublie les autres... tel un chat assis dans une rue où se trouvent côté à côte boucherie et poissonnerie, je me léchais les babines sans savoir où donner de la tête quand Céline et Damien, et Mariana et Sébastian dansait en même temps. ce fut un doux supplice, au détriment du couple Claudia - Esteban, je dois bien le reconnaître, mais, à mes yeux partiaux, le charisme des deux premiers couples est tel que c'est déjà un miracle si on peut en soutenir la vue en même temps. Il ne reste plus de place après...
Moralité, ce fut un merveilleux spectacle, j'ai failli pleurer de joie quand j'ai découvert qui en seraient les danseurs... et je l'ai passé avec un stupide sourire béat de ravissement qui m'a valu de bonnes crampes aux joues pour la fin de la soirée...
Vivement vendredi !
Et devinez qui dansait .... ???
Sébastian Arce et Mariana Montes...
ET
Damien Rosenthal et Céline Ruiz, Claudia Codega et Esteban Moreno, Gloria et Eduardo.
J'ai acheté les billets en octobre, je n'avais aucune idée de qui danserait. Bien m'en a pris, autant pour mon séjour en Angleterre, me voilà avec 4 couples merveilleux pour le prix d'un...
http://www.theatre-chaillot.fr/spectacle.php?id=63&view=media
Le spectacle s'organisait autour des différents aspects du tango, la musique et la danse y ont eu part égale, ce qui crée d'emblée un bon équilibre et donne du dynamisme à ce speactale. L'orchestre, vraiment excellent, les cordes étaient d'une beauté, et le bandonéon... un régal. les partis pris de Nestor Marconi (le chef de l'Orquesta Escuela de tango Emilio Balcarce) étaient intéressants, il a offert une lecture personnelle d'un arrangement de différents grands morceaux de Piazzolla relativement différente de celle que j'aime, mais qui n'en était pas moins belle, outre le plaisir de la version à découvrir et apprécier. il a alterné avec un duo de guitare-piano, j'ai particulièrement aimé le rythme du piano, il était fort sans être écrasant dans les accords très graves, avec une guitare sèche, un peu surprenante, mais cela formait un très bel ensemble de trois chansons. Duo Salgan - Fabella. Outre cela, une très grand et relativement âgé maintenant chanteur de tango : Juan Carlos Godoy. Le contraste entre la fraîcheur de sa voix et la difficulté de sa démarche est saisissant, et sa Mariposa... il a vraiment un timbre très riche, très velouté...
Reste à parler de la danse...
Le couple Codega Moreno propose une danse très souple, très léchée dirons - nous, donc a priori, parfois un peu lisse, mais, du coup, qui donne un fini très satiné pour ces deux danseurs dont la réputation n'est plus à faire.
Rosenthal et Ruiz, comme toujours, c'est le couple le plus physique pour faire simple, Ruiz cherche ses appuis bas dans le sol, fait des volcadas en grand écart, a sur le visage l'expression dure et fermée de la souffrance - celle exprimée dans la danse, et celle que doivent faire subit à son dos certain gancho arrière qu'elle fait a priori sans guère d'élan, avec le poids à gérer seule... Esthétiquement, ils offrent un spectacle de tango classique, et moderne à la fois, classique, parce que leur danse parle des travers des couples, de la souffrance de l'amour, moderne, parce qu'il tient solidemment du néotango. De plus, ils sont assez grands, Damien a un visage charismatique, et Céline une beauté fragile et naturelle assez saisissante, et contrastant avec le lourd maquillage qu'on pu arborer Claudia et Mariana pour leurs premières danses.
Gloria et Eduardo, attention, couple très surprenant, ils ont la cinquantaine bien sonnée, voire plus, un solide embonpoint, mais un sourire... un de ces sourires... c'est le tango heureux ! ils racontent une histoire d'amour, qui a ses hauts et ses bas, mais qui n'est pas vécue au tragique, et ça, déjà, est un souffle d'air, et de plus, ils cachent bien leurs jeux, avec leurs petits pas mignons, ils vous donnent à croire le tango musette, et tout d'un coup, paf, la milonga explose et Gloria se met à bouger à une vitesse qu'on a du mal à suivre et complètement insoupçonné. Leur sourire, leur style, leur élégance leur donne une noblesse qui ne manque pas de susciter un torrent d'applaudissement, ils offrent une véritable fête et mettent de l'humour dans le tango. Un grand bravo !
Arce & Montes, en grande admiratrice, j'attendais plus, j'ai été frustrée, mais non déçue. Leur danse était propre, belle, d'une évidente beauté en fait, elle se donne elle-même comme belle en dehors de toute évaluation, on ne peut que la recevoir comme telle, c'est déjà un tour de force en soi. Ajoutez à cela la beauté de Mariana, son élégance féline, sa droiture, elle a une très belle tenue qu'on n'apprécie pas autant chez Céline qui danse plus dans les genoux, Mariana, elle est droite et fière, elle attire les regards, et son partenaire, avec ses petits sourires mutins pendant les danses sait diablement la mettre en valeur. Du coup, on en oublie les autres... tel un chat assis dans une rue où se trouvent côté à côte boucherie et poissonnerie, je me léchais les babines sans savoir où donner de la tête quand Céline et Damien, et Mariana et Sébastian dansait en même temps. ce fut un doux supplice, au détriment du couple Claudia - Esteban, je dois bien le reconnaître, mais, à mes yeux partiaux, le charisme des deux premiers couples est tel que c'est déjà un miracle si on peut en soutenir la vue en même temps. Il ne reste plus de place après...
Moralité, ce fut un merveilleux spectacle, j'ai failli pleurer de joie quand j'ai découvert qui en seraient les danseurs... et je l'ai passé avec un stupide sourire béat de ravissement qui m'a valu de bonnes crampes aux joues pour la fin de la soirée...
Vivement vendredi !