dimanche 21 septembre 2008

like a compass, a man's finger...



A Thousand Splendid Suns, de Khaled Hosseini, son dernier livre, est une petite merveille qui en suivant deux personnages vite passionnants offre un vaste aperçu de l’histoire politique eet sociale de l’Afghanistan sur une trentaine d’années.

On a beau savoir des choses sur l’Afghanistan, les conditions de vie choquantes que les talibans mettent en place lorsqu’ils prennent le pouvoir, il y a toujours des choses que l’on ignore, les conditions de vie concrètes, si éloignées des nôtres, nous sont presque inconcevables. C’est le propos du genre romanesque en lui-même, par l’imagination, nous permettre d’accéder à un type d’expérience qui dans la vie nous est étranger. Le dépaysement est total dans ce roman, l’auteur nous immerge complètement dans la vie de ces deux femmes, nous fait partager leurs souffrances, leurs espoirs, leurs luttes.

Les femmes sont les membres de la population afghane qui souffrirent le plus durant ces trente, quarante dernières années, aussi est-ce un parti pris aussi intéressant et nécessaire pour l’auteur que de s’intéresser à elle. il commence à l’enfance de la première des deux, défavorisé à un point à peine concevable, et en nous laissant suivre ainsi ce personnage jusqu’à a mort, il montre comment l’histoire, personnelle comme la grande, peut changer des gens, casser ou non des caractères. Comment on passe d’une naissance relativement libre à celle d’esclave, comment la volonté peut-elle le supporter. Est-ce qu’on renonce complètement à soi ?

Là entre dans l’histoire la seconde femme qu’on ne voyait d’abord que de loin. Ennemies au départ, elles s’allient vite, et pour le meilleure, la deuxième apporte du sang neuf, une seconde jeunesse, si à trente ans on est vieux, à cette femme qui a déjà tant vu de la vie, et lui offre le choix. Celui de choisir qui elle veut être. On peut réfléchir, se demander dans quelle mesure la différence de leur parcours influe sur le fait que la deuxième est forte, insoumise, et impossible à briser également. Pourquoi l’une plutôt que l’autre ? et là aussi, comment quelqu’un qui n’est pas près aux compromis arrive-t-elle à en faire, lorsque l’histoire l’y force, sans cesser d’être elle-même, sans renoncer à ce qu’elle croit.

Ce livre n’est pas seulement celui de comment on vit en Afghanistan, ce serait en limiter dangereusement le propos, plutôt, comment l’homme, la femme, peut-il s’adapter à tant de choses différentes, vivre et continuer à être soi-même, résister en son for intérieur quelles que soient les circonstances. Il accomplit donc beaucoup de choses d’un coup, nous donne un aperçu de première main sur des guerres et des conditions de vie dont on ne sait que peu, et rien qu’à ce titre, il mérite d’être lu, mais il nous demande aussi, et là, il dépasse bien le cadre de l’Afghanistan pour élever son propos au général, quand cesse-t-on d’être soi ? Comment survivre à la machine à broyer les hommes que l’histoire peut parfois se révéler être… en d’autres temps, d’autres lieux, et à travers d’autres expériences, il pose la même question que sur un genre peu sérieux, I am a legend, ou plus sérieux, Si c’est un homme





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