lundi 26 février 2007

Pour les jours de pluie


Aujourd'hui, une petite note sur le rire.
Le rire est léger, le rire fuse, il part, il secoue, ébranle et perturbe l'ordre. Le rire n'est pas pris au sérieux. Il s'oppose au sérieux d'ailleurs, croit-on souvent, à tort.
On peut faire plusieurs lectures du rire.
Il y a le rire franc, d'une blague, de bon mot, c'est le rire de connivence avec l'autre, joie de partager ses références et un jugement. Nous deux face au monde...
Il y a le rire sardonique, satanique etc, c'est celui de Merteuil par exemple. Rire de supériorité. Et de mépris. Rure de Don Juan lorsqu'il périt. Ici on ne rit pas avec on rit de. On prend ses distances.
Il y a le rire jaune, déception cachée sous des atours mondains. On se met à distance pour se protéger.
Il y a le rire de la satire : Molière, Marivaux, Lesage, le rieur se dit "Dieu merci je ne suis pas comme eux...
Il y a le rire de Diogène, de Socrate, ce bon rire du philosophe bon vivant, de Montaigne, de Bergson, ce rire qui emporte tout, ce rire de celui qui n'a besoin de rien et rit devant l'adversité. Ce rire supérieur. C'est le rire des sages. Il est ridicule et faux de penser que la connaissance est froide et triste et austère. Au contraire, elle doit etre ancrée dans la vie, elle doit avoir une regard distancié et détaché dessus. Et cette distance elle-même, de celui qui a compris la vanité des choses, qui sait qu'il est plus que ce qu'il parait, ce qu'il possède ou ce qu'il sait, cette distance s'exprime dans ce rire de bon coeur, et de bon esprit, aussi, peut-être surtout d'ailleurs...
Le rire, c'est l'élégance devant la vie...
De celui qui, bien habillé tombe dans la flaque un jour de pluie et se relève, sourire au lèvres.
De celui qui, malgré tout sait être heureux quand même, parce que le bonheur ce n'est pas une journée ni une personne, parce qu'il n'est pas donné, mais conquis, et cela non sur le monde mais sur soi...
Le mot de la fin à Figaro, bien entendu...

Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour simplifier, on peut dire: 2 sortes de rire, le rire de connivence, de bonne humeur et le rire de différence, de supériorité.
Le rire a toujours inquiété: rappelons qu'il était considéré comme diabolique jusqu'il n'y a pas si longtemps.
Moi aussi je crois profondément au rire, en fait je crois qu'il faut du rire et des larmes, que les deux restent toujours liés. Comme en un jour de pluie.

Anonyme a dit…

Le rire est la meilleure des thérapie contre le stress, l'ennui. Il faut savoir rire de soi avec les autres, mais pas rire des autres. Un rire appelle un autre rire. Un rire commence par un sourire. Il désamorce parfois une situation tendue. Rire ne résout pas tous les problèmes, mais permet de mieux les affronter.