mercredi 11 mai 2011

Suite francaise


Après l'avoir vu trainer sur mes étagères pendant des mois, j'ai tout de même décidé de faire un effort et de l'ouvrir. Bon. Par acquis de conscience, j'ai lu l'introduction d'abord, qui, comme bien souvent, s'est contenté de me gâcher une partie du suspense plutôt que de me donner des pistes de lecture intéressantes...

La première partie était sympa; je garde une certaine tendresse pour les récits de l'exode de 1940. Un peu acerbe peut-être, mais distrayant. Rien de bien impressionnant néanmoins, si j'en crois la facilité avec laquelle je l'ai mis entre parenthèses pour aller lire un Lodge qu'on m'avait fraichement offert.

Puis bon, la mauvaise conscience aidant, je l'ai repris ensuite. Et là, je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais le roman a en quelque sorte, vraiment démarré. La deuxième partie est bien plus solide et talentueuse que la première, et la comparaison est frappante. Mais peut-être, plus intéressante encore est l'annexe, avec les notes de travail de l'auteure. Irène Némirovski n'a pas eu le temps de finir son livre. Elle est morte en déportation. Mieux, elle avait une conscience assez claire de ce qui l'attendait et s'est donc dépêchée d'écrire cette deuxième partie aussi vite que possible, pour au moins finir cela. Ce n'est pas seulement le roman, en soi, qui me fascine, mais ses conditions d'écriture. Comme quoi, sous pression, certaines personnes font des merveilles. Et cette partie la m'a rappelé Mme Bovary. Pas mal, quand m
ême...

Enfin, voir les notes, la structure des autres tomes, l'évolution des personnages est fascinant. C'est un peu le laboratoire du roman. Et pour un peu, de regret de devoir le laisser interrompu, on aurait envie d'écrire la suite...



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