C'est le dernier (il me semble) roman de Pierre Assouline, qui traînait sur mes étagères depuis quelques mois, un an peut-être, prenait la poussière, déménageait avec moi sans que je ne trouve jamais le courage de l'ouvrir. J'avais peur d'être déçue, je suis toujours exigeante avec les livres traitant de la période de la Seconde Guerre mondiale. Et c'est un sujet difficile et lourd, il faut être bien disposée à le lire. Ce que je n'étais pas. Puis je terminai récemment l'excellent Vienne la nuit de Naguib Mahfouz. Je me suis dis que j'étais prête pour une autre lecture exigeante en français. Par choix pour une fois. D'habitude, depuis longtemps maintenant, librement, je le fais en anglais, et non plus dans ma langue.
J'ouvrais donc Lutetia. Au départ, pas grand chose, cette focalisation zéro omniprésente, cette voix qui parle de son travail (responsable de la sécurité au Lutetia, le plus grand hôtel de la Rive gauche) , s'examine sans cesse, me rappelle un peu les Mémoires de Saint-Simon pour l'exactitude de ses portraits, et la façon de toujours relever le petit détail marquant. On avance, on glisse comme cela. Le livre ne me plaît pas trop. Pour autant je le lis abondamment, je ne le lâche pas.
Arrive l'occupation allemande. Ca devient déjà plus intéressant. Et surtout, il y a le déchirement de ce personnage, il est alsacien, et il aime, vraiment, viscéralement, l'allemand, la langue de Goethe et de Novalis, la magnifique culture, Hitler, il n'y croyait pas trop, il pensait que les Allemands savaient ce qu'ils faisaient. Tout le monde a un peu été pris de cours. Alors il est un peu déchiré, et bien vite, il fait la différence, son allemand n'est pas cet allemand qui a pris ses quartiers au Lutetia. Mais son allemand semble perdu.
Et tout d'un coup, on saute en 44, on se retrouve à la Libération, et là, là dans les quelques cent dernières pages ce roman devient bouleversant. Excellent, réellement, il déploie ses ailes en un sens et révèle toute son envergure, je l'avais sous-estimé, presque lu d'une traite du coup pour la fin. La fin, qu'est-ce que c'est ? Mais c'est quand on rapatrie les déportés, le Lutetia est l'un des principaux endroits où ils arrivent, où on rétablit leur identité, où on les lave, les désinfecte, les soigne, où ils redécouvrent la nourriture, les lits, les gens, la gentillesse, l'humanité. Le narrateur est très bon, il est vraiment très bon sur toute la fin. Non pas qu'il ne l'ait pas été au début, non, bien au contraire, c'est ce qui rend la fin possible, qui permet de la savourer. Mais vraiment, je ne m'attendais pas à cela, pas à aimer tant ce livre, même si j'en appréciais l'auteur pour le reste de son travail.
Lutetia est plus qu'excellent.
Dans la rubrique à voir, le lien vers son blog.
J'ouvrais donc Lutetia. Au départ, pas grand chose, cette focalisation zéro omniprésente, cette voix qui parle de son travail (responsable de la sécurité au Lutetia, le plus grand hôtel de la Rive gauche) , s'examine sans cesse, me rappelle un peu les Mémoires de Saint-Simon pour l'exactitude de ses portraits, et la façon de toujours relever le petit détail marquant. On avance, on glisse comme cela. Le livre ne me plaît pas trop. Pour autant je le lis abondamment, je ne le lâche pas.
Arrive l'occupation allemande. Ca devient déjà plus intéressant. Et surtout, il y a le déchirement de ce personnage, il est alsacien, et il aime, vraiment, viscéralement, l'allemand, la langue de Goethe et de Novalis, la magnifique culture, Hitler, il n'y croyait pas trop, il pensait que les Allemands savaient ce qu'ils faisaient. Tout le monde a un peu été pris de cours. Alors il est un peu déchiré, et bien vite, il fait la différence, son allemand n'est pas cet allemand qui a pris ses quartiers au Lutetia. Mais son allemand semble perdu.
Et tout d'un coup, on saute en 44, on se retrouve à la Libération, et là, là dans les quelques cent dernières pages ce roman devient bouleversant. Excellent, réellement, il déploie ses ailes en un sens et révèle toute son envergure, je l'avais sous-estimé, presque lu d'une traite du coup pour la fin. La fin, qu'est-ce que c'est ? Mais c'est quand on rapatrie les déportés, le Lutetia est l'un des principaux endroits où ils arrivent, où on rétablit leur identité, où on les lave, les désinfecte, les soigne, où ils redécouvrent la nourriture, les lits, les gens, la gentillesse, l'humanité. Le narrateur est très bon, il est vraiment très bon sur toute la fin. Non pas qu'il ne l'ait pas été au début, non, bien au contraire, c'est ce qui rend la fin possible, qui permet de la savourer. Mais vraiment, je ne m'attendais pas à cela, pas à aimer tant ce livre, même si j'en appréciais l'auteur pour le reste de son travail.
Lutetia est plus qu'excellent.
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