allez, un article sérieux pour une fois. enfin, important dirais-je.
ce sont des extraits du Monde 2 (9-15 juin) (j'ai rattrapé mon retard en monde 2 ce week end, j'ai dû en lire 6 un truc comme ça... comme quoi je finis toujours par le faire). Voici des extraits de la grande enquête sur l'Islam moderne. Très actuel quand on sort de Persépolis.
Belle leçon d'intelligence dirais-je... ! cela prouve bien, une fois de plus, l'intérêt de la distance, de la lecture critique, du regard qui replace dans son contexte. ça n'enlève rien au caractère sacré du texte que de vouloir le comprendre par rapport à notre époque. Au contraire, c'ets lui donner sa vraie valeur ! c'est à ça que servent les disciplines littéraires à la fin, à comprendre le sens, à aller au-delà du sens littéral. Regardez Spinoza, avec le Traité Théologico-politique, c'est assommant direz-vous. Peut-être, je n'en suis pas sûre, mais là, clairement, on a un guide de lecture, un guide des différences façons de lire un texte, sens littéral, sens métaphorique, ce n'est pas le terme exact, mais c'est l'idée de fidélité à l'esprit, et sens symbolique. et cette façon de regarder le monde se décline dans tous les domaines. c'ets la meilleure garantie contre le radicalisme, le totalitarisme. Il n'y a pas qu'une façon de voir les choses, une seule vérité une et indivisible... On ne peut dire tout et son contraire pour autant non plus... mais il faut, il faut absolument, qu'il y ait débat, discussion, parce que c'est ça rendre un texte vivant, se colleter à lui, essayer d'en pousser le sens dans ses différents retranchements, et pas le mettre sous verre avec des gardes devant... ça ne sert à rien, la pensée se fera clandestine et d'autant plus subversive, et encore heureux d'ailleurs... mais quel gâchis... !
ce sont des extraits du Monde 2 (9-15 juin) (j'ai rattrapé mon retard en monde 2 ce week end, j'ai dû en lire 6 un truc comme ça... comme quoi je finis toujours par le faire). Voici des extraits de la grande enquête sur l'Islam moderne. Très actuel quand on sort de Persépolis.
"le Coran n'est pas un texte de loi et ne doit plus être traité comme tel.Un verset coranique n'st pas un article dans un code: ce n'est pas du droit. Il ets grand temps de mettre fin à ce débat stérile sur le sens de tel ou tel verse prétendument juridique, et de séparer clairement et définitivement droit et religion", explique Mohammed Charfi, professeur de droit à Tunis. "L'Islam d'Al-Azhar et de toutes les institution islamiques est complètement dépassé. L'islam apporte une liberté. Mais il faut se débarrasser des miliers de commentaires et de hadiths, dont beacoup ont été fabriqués, et qui contredisent souvent le Coran. Ces paroles, même si elles faisaient sens à leur époque, ont mille ans, et on ne peut les appliquer aujourd'hui", s'emporte Gamal El-Banna, l'un des plus farouches opposants aux islamistes d'Egypte. "Quand je donne des conférences dans les universités marocaines, et que je demande : "Le Coran est-il la parole de Dieu ?", 50 étudiants se lèvent et quittent la salle. Mais 650 restent pour m'écouter et poser des questions. Il y a une énorme demande de la part des jeunes de questionner l'islam autrement", raocnte le frnaco-marocian Rachid benzine, universitaire et croyant fervent, auteur des Nouveaux penseurs de l'islam. (...)
Ce que défendent ces penseurs modernes, c'est d'abord une réflexion sur la nature et le statut des textes religieux. Il s'agit de relire les textes sacrés pour sortir d'une interprétation littérale : respecter l'esprit du Coran, non la lettre. "Quand le prophète dit : "apprenez à vos enfants l'équitation, la natation et le tir à l'arc", aujourd'hui cela signifie "apprenez leur l'anglais, l'informatique et internet" : l'objectif est de maîtriser les compétences du siècle. De même, le Coran a prescrit le voile pour protéger la femme. Aujourd'hui, c'est l'école qui la protège", explqiue ainsi Soheib Bencheikh, imam de Marseille. Tous ces penseurs partagent un point commun : intégrer à l'analyse des testes religieux les courants de pensée modernes, comme les penseurs de la Nahda avaient absorbé les savoirs occidentaux. C'est ainsi que les sciences sociales, apport-clé de la pensée occidentale du XX° siècle, sont sollicitées : le Coran est étudié avec une approche historique, sociologique et linguistique. Il devient objet d'étude et non dogme - même pour les plus croyants de ces penseurs.
"Le discours religieux est une donnée linguistique. Il nous faut étudier les circonstances historiques de la production de ce discours", explique l'Algérien Mohamed Arkoun, l'un des pionniers de cette relecture du Coran, dont els ouvrages sont interdits en Arabie Saoudite. "Le langage coranique, comme tous les langages religieux, utilise le mythe, la parabole et le symbole. Il faut appliquer au Coran les mêmes méthodes de lecteure que les chrétiens ont appliqué à l'Evangile", explique rachid Benzine, qui se dit influencé par ses années de dialogue avec le père Christian Delorme, avec lequel il a cosigné un ouvrage en 1998, Nous avons tant de choses à nous dire.
Belle leçon d'intelligence dirais-je... ! cela prouve bien, une fois de plus, l'intérêt de la distance, de la lecture critique, du regard qui replace dans son contexte. ça n'enlève rien au caractère sacré du texte que de vouloir le comprendre par rapport à notre époque. Au contraire, c'ets lui donner sa vraie valeur ! c'est à ça que servent les disciplines littéraires à la fin, à comprendre le sens, à aller au-delà du sens littéral. Regardez Spinoza, avec le Traité Théologico-politique, c'est assommant direz-vous. Peut-être, je n'en suis pas sûre, mais là, clairement, on a un guide de lecture, un guide des différences façons de lire un texte, sens littéral, sens métaphorique, ce n'est pas le terme exact, mais c'est l'idée de fidélité à l'esprit, et sens symbolique. et cette façon de regarder le monde se décline dans tous les domaines. c'ets la meilleure garantie contre le radicalisme, le totalitarisme. Il n'y a pas qu'une façon de voir les choses, une seule vérité une et indivisible... On ne peut dire tout et son contraire pour autant non plus... mais il faut, il faut absolument, qu'il y ait débat, discussion, parce que c'est ça rendre un texte vivant, se colleter à lui, essayer d'en pousser le sens dans ses différents retranchements, et pas le mettre sous verre avec des gardes devant... ça ne sert à rien, la pensée se fera clandestine et d'autant plus subversive, et encore heureux d'ailleurs... mais quel gâchis... !
3 commentaires:
Les tolalitaires ont tout sauf une lecture littrale d'un texte selon moi... confer le Vandevögel : Tout est dans la métaphore, le Totalitarisme soustrait ses sujets à la réalité et les fait entrer dans l'esthétisme, le mythe, la métaphore ; il révèle "Le" sens caché des textes. Les Totalitaires interprètent les textes de telle sorte qu'ils puissent entrer dans leur mise en scène, dans cette révélation faite au peuple, et au monde, ils font ensuite passer leur interprétation pour le sens littéral. Enfin tout ça, comme je l'ai déjà dit ce n'estque mon avis, et j'aimerais ton sentiment.
mhhh, il va falloir que j'y réfléchisse...
là je n'ai pas la conception du totalitarsime comme système politique en tête, mais les cas de figures où une religion prend un texte sacré à interpréter, à ne pas prendre au pied de la lettre, et veut le faire appliquer au pied de la lettre, dans la mesure où ça l'arrange... j'ai tjs perçu le totalitarisme comme une imperméabilité complète au second degré, à l'humour, à la distance, l'ironie, la dérision... donc j'ai du mal avec le terme de métaphore... ça soupçonne un recul, de l'intelligence... je penserai plutôt à une image d'Epinal, version trash évidemment. mais quand les politiques, cette fois, ne collent pas à un texte, ils se font dans leur petite tête vide une jolie image d'Epinal de ce qu'il voudraient qu'il dît et lui donnent valeur d'Evangile, si je puis me permettre cette boutade.
mais, en général, ici en particulier, quand je parle de totalitarisme, c'est tjs dans les domaines religieux, rarement politiques... une charge contre les radicalismes et les rigidités des religions de tout bord, cf l'Inquisition...
j'espère que ça répond à ta question, pour résumer, les dictateurs purement politiques dans doute sont capables de faire ça et souvent même le font, les religieux, les maniaques du Livre, j'ai de gros doutes...
Quand on veut utiliser un texte, on trouve toujours un moyen, qu'on le prenne littéralement ou non. L'essentiel de la manoeuvre consistant à interdire aux autres de penser ensuite autrement. Contrairement à ce qu'ils en pensent peut-être (car certains sont de bonne foi), les gens qui font cela ne respectent pas le texte, puisqu'ils en font leur esclave.
Heureusement qu'il y a de plus en plus de musulmans qui défendent la liberté de penser sans abdiquer leur foi pour autant.
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