mardi 13 mars 2007

Shakespeareanisms


Aujourd'hui, c'est une journée Shakespeare. Regardez ce que j'ai trouvé dans The Merchant of Venice:

To bait fish withal: if it feed nothing else, it will feed my revenge. He hath disgraced me, and hindered me half a million, laughed at my losses, mocked at my gains, scorned my nation, thwarted my bargains, cooled my friends, heated mine enemies; and what's his reason? I am a Jew. Hath not a Jew eyes? Hath not a Jew hands, organs, dimensions, senses, affections, passions? Fed with the same food, hurt with the same weapons, subject to the same diseases, healed by the same means, warmed and cooled by the same winter and summer, as a Christian is? If you prick us, do we not bleed? If you tickle us, do we not laugh? if you poison us, do we not die? and if you wrong us, shall we not revenge? If we are like you in the rest, we will resemble you in that. If a Jew wrong a Christian, what is his humility? Revenge! If a Christian wrong a Jew, what should his sufferance be by Christian example? Why, revenge! The villainy you teach me I will execute, and it shall go hard but I will better the instruction.

C'est Shylock, le juif caricatural de la pièce, qui a cette très belle réplique. Il a passé un pacte avec un riche commerçant catholique, qui n'a jamais cessé de l'humilier, de s'opposer à lui, de le rabaisser par antisémitisme, aux yeux de Shylock en tout cas, dans la pièce, on n'en est pas témoins. Mais peu importe, la réplique gagne à avoir un sens général. Antonio lui a emprunté de l'argent, et s'il ne le rend pas au jour dit, le juif a droit sur sa peau. Je choisis volontairement cette expression pour ceux qui connaissent la pièce et le tour que Portia joue à Shylock. Il répond là à Salerio, un ami du commerçant, qui lui demande à quoi lui servira d'avoir la peau d'Antonio. Une fois n'est pas coutume, je la traduis pour que tout le monde en profite :

"Pour attirer le poisson avec. Si cela ne nourrit rien d'autre, cela nourrira ma revanche. Il m'a fait tomber en disgrâce et m'a fait perdre un demi million, il a rit à mes pertes, s'est moqué de mes gains, il a méprisé ma nation, contrarié mes affaires, refroidit mes amis, échauffé mes ennemis, et quelle est sa raison ? Je suis juif. Un Juif n'a-t-il aps des yeux . Un Juif n'a-t-il pas des mains, des organes, des dimensions, des sens, des affections, des passions ? N'est-il pas nourri avec la même nourriture, blessé par les mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, soigné par les mêmes moyens, réchauffé et refroidi par le même hiver et le même été que l'est un chrétien? Si vous nous piquez ne saignons-nous pas ? Si vous nous chatouillez ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez ne mourrons-nous pas ? Et si vous nous faites du tort, ne devons-nous pas nous venger ? Si nous sommes comme vous pour le reste, nous vous ressemblerons en cela. Si un Juif fait du tort à un Chrétien, quelle est son humilition ? La revanche. Si un Chrétien fait du tort à un Juif, que devrait-il tolérer suivant l'exemple du Chrétien ? Quoi ? La revanche ! Les villénies que vous m'enseignez je les exécuterai, et ce sera dur mais je vais améliorer l'instruction".

Tout est là ! Déjà ! La pièce date de 1600.

Et pour montrer combien Shakespeare est grand et immortel, voici ce qu'on trouve dans le film de Ben Stiler, la nuit au musée :

"some are born great, some achieve greatness, and some have greatness thrust upon'em".


C'est tout droit tiré de twelth night, tirade de Malvolio.

Shakespeare est grand.


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