Aujourd'hui, vendredi, si on veut, c'est jour du "monde des livres", le supplément du Monde. Donc j'ai envie de rendre un petit hommage à ces feuilles qui me font rêver chaque semaine, et me désoler de ne pas être en mesure de lire tout ce que je voudrais lire chaque semaine. Il y a environ deux ans, j'y ai lu un article très alléchant sur Partir de Tahar Ben Jelloun (ci-contre). Immédiatement, j'ai eu envie de l'acheter. Évidemment le prix d'une telle édition était prohibitif. J'ai donc pris mon mal en patience jusqu'au mois dernier où je l'ai trouvé d'occasion, acheté et dévoré.
Et il n'est pas décevant. Il dit bien tout le déchirement de cet entre-deux, volonté de partir pour se sauver, pour une vie meilleure, et amour pour le Maroc qu'on aime tant mais où on ne peut pas vivre. Alors on attend, on attend une occasion, une opportunité, on attend de voir jusqu'où on est prêt à aller. Et Azel ira jusqu'au bout. Il a fait des études, a un diplôme en droit, et pas de travail, et il n'en peut plus de cette vie d'attente, il en étouffe, il en meurt à petit feu. Puis survient ce riche espagnol homosexuel, avec des airs de bienfaiteur. Qui s'éprend de lui. Le choix est vite fait. Il le suit. Il ne l'aime pas, mais accepte tout néanmoins, par sens de la dette, par reconnaissance. Jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à le haïr et vouloir se détruire d'être devenu ça, cet homme prêt à toutes les compromissions juste pour... et en un sens, c'est dommage, on se dit, ça aurait été tellement plus simple s'ils avaient pu s'aimer, mais, il a beau essayer, il ne peut pas. Et tout le monde est malheureux. Et tout le monde est broyé par quelque chose. L'espagnol de s'être encore offert à qui ne l'aimait pas, juste pour un peu de jeunesse, un peu de vie. Azel de s'être en un sens vendu. le livre de Tahar Ben jelloun a cette forme de "tristesse majestueuse" qui lui donne cette teinte à nulle autre pareille, où l'on ne fait pas que quitter un pays, mais aussi, en plus d'un sens, une identité.
Et il n'est pas décevant. Il dit bien tout le déchirement de cet entre-deux, volonté de partir pour se sauver, pour une vie meilleure, et amour pour le Maroc qu'on aime tant mais où on ne peut pas vivre. Alors on attend, on attend une occasion, une opportunité, on attend de voir jusqu'où on est prêt à aller. Et Azel ira jusqu'au bout. Il a fait des études, a un diplôme en droit, et pas de travail, et il n'en peut plus de cette vie d'attente, il en étouffe, il en meurt à petit feu. Puis survient ce riche espagnol homosexuel, avec des airs de bienfaiteur. Qui s'éprend de lui. Le choix est vite fait. Il le suit. Il ne l'aime pas, mais accepte tout néanmoins, par sens de la dette, par reconnaissance. Jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à le haïr et vouloir se détruire d'être devenu ça, cet homme prêt à toutes les compromissions juste pour... et en un sens, c'est dommage, on se dit, ça aurait été tellement plus simple s'ils avaient pu s'aimer, mais, il a beau essayer, il ne peut pas. Et tout le monde est malheureux. Et tout le monde est broyé par quelque chose. L'espagnol de s'être encore offert à qui ne l'aimait pas, juste pour un peu de jeunesse, un peu de vie. Azel de s'être en un sens vendu. le livre de Tahar Ben jelloun a cette forme de "tristesse majestueuse" qui lui donne cette teinte à nulle autre pareille, où l'on ne fait pas que quitter un pays, mais aussi, en plus d'un sens, une identité.
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