de sarraute ? vous connaissez ? non, pas celle de Ruquier, quand même...
C'est une petite pièce de théâtre illustrant sa théorie de la "sous-conversation". C'est assez drôle, jusqu'à ce que ma page s'affiche, j'étais partie, sur un coup de tête, et pour parler aussi, tout bêtement, il m'arrive de me sentir seule aussi, de reading Lolita in Tehran. Ce livre est en passe de devenir ma nouvelle Bible et dieu sait que je me damnerai pour vous faire comprendre, ne serait-ce qu'une once de ce qu'il représente pour moi. Ca dépasse malheureusement largement le cadre d'un post. Mais vraiment, elle rejoint Semprun dans mon Panthéon personnel, c'est pour dire, si elle ne l'a pas déjà dépassé.
Et je repensai à ma journée pas terrible, à mes soucis des jours passés, au martyr de mes pieds, j'envisageais vaguement de faire une note sur pourquoi, et non, Le nom de la rose ne fait pas de la Bible le livre de l'obscurantisme, comme j'ai pu l'entendre de façon malheureuse aujourd'hui. Et Sarraute est apparue comme une évidence... mes jours passés, c'est exactement ça. Il y a vraiment un livre pour chaque moment de la vie je crois. Quant à le connaître, c'est une autre histoire, mais en l'occurrence, c'est le cas.
Pour un oui, pour un non c'est l'histoire d'une dispute qui a pour base un malentendu. C'est extrêmement fin comme écriture je dois dire, parce que rendre ça est vraiment extraordinaire. Nous avons deux personnages : H1 et H2 (non, ce n'est pas moi qui ai Alzheimer, c'est leur nom), ils étaient très amis, et se sont perdus de vue. Un jour l'un revoit l'autre, et ils éclaircissent ce qui les a séparé. Une petite phrase. Même pas, une intonation. L'un des deux, je ne sais plus lequel, disons H1, raconte quelque chose à H2, quelque chose qu'il a entrepris, qui lui tient à coeur (je me demande si ce n'est pas son nouveau travail, comme quoi, ce ne sont pas tant les détails qui importent, la lettre, mais l'esprit !). Il en est plutôt fier. Et H2 a une réponse malheureuse : "c'est bien, ça...".
Ca a l'air anodin comme cela, mais jouez avec cette phrase, elle est passe-partout, peut exprimer une chose et son contraire : l'enthousiasme partagé, la joie pour son ami, l'indifférence distraite, la moquerie, l'ironie... On ne maîtrise pas toujours nos petites intonations, et il y a une mine, que dis-je, un abîme de sens qui gît là ! C'est la clef de l'interprétation d'une phrase, son intonation. Et celle de H2 semble vaguement ironique, méprisante à H1, qui est blessé. Et H2 ne comprend pas pourquoi, ce n'est qu'une phrase. H1 lui explique, lui montre tout ce qui gît derrière cette phrase, tout ce qu'il y a vu, tout ce qu'il y a perçu parce que ces doutes le rongeaient depuis longtemps... C'est vrai, livrés à nous-mêmes, obligés d'interpréter un intonation comme cela... On fait avec ce que l'on a, on s'agrippe au passé, aux autres impressions. H1 s'est toujours demandé si H2 ne le prenait pas un peu pour un idiot. Soit que ce fût en partie vraie, soit qu'il eût cette angoisse, ce qui, en soit, ne fait pas grande différence... Et suffit cette phrase, une de plus, une de trop, qui vient confirmer, justifier ses doutes... c'est en fini, c'est la rupture, le clash, pour ça, dirait H2, pour tout ce qu'elle révèle et résume parfaitement, dirait H1...
Ils ne se réconcilient pas à la fin de la pièce, ils ont fait le tour de leurs différents, et sont au moins tombés d'accord sur le fait qu'il y a cette foule de petites choses qui les dérange chez les autres, les a toujours un peu gêné aux entournures, et qui, si ce n'était pas le cas au départ, reconstruit, a posteriori, le sens ironique de cette phrase. Peu importe en fait qu'elle fut prononcée dans ce sens ou non au départ, aujourd'hui, ce sens lui va parfaitement. C'est la fin de cette amitié.
Certains diront, pour un malentendu. Non, ça n'a rien à voir. On ne se dispute pas quand il n'y a qu'un malentendu, on l'éclaircit, on le met à jour. Mais ce n'est possible que si on ne s'enfonce pas davantage dans les abîmes autour. Sinon, ce n'est plus un malentendu, c'est un révélateur... La sous-conversation chez Bishop, non, Sarraute bon sang, c'est cette conversation qui courre sous les mots, à côté du langage, et qui est un autre langage, s'adressant davantage au sens et qui vient faire concurrence au langage purement textuel (si on peut dire). Et entre les deux, devinez qui a toujours le dernier mot ?
C'est une petite pièce de théâtre illustrant sa théorie de la "sous-conversation". C'est assez drôle, jusqu'à ce que ma page s'affiche, j'étais partie, sur un coup de tête, et pour parler aussi, tout bêtement, il m'arrive de me sentir seule aussi, de reading Lolita in Tehran. Ce livre est en passe de devenir ma nouvelle Bible et dieu sait que je me damnerai pour vous faire comprendre, ne serait-ce qu'une once de ce qu'il représente pour moi. Ca dépasse malheureusement largement le cadre d'un post. Mais vraiment, elle rejoint Semprun dans mon Panthéon personnel, c'est pour dire, si elle ne l'a pas déjà dépassé.
Et je repensai à ma journée pas terrible, à mes soucis des jours passés, au martyr de mes pieds, j'envisageais vaguement de faire une note sur pourquoi, et non, Le nom de la rose ne fait pas de la Bible le livre de l'obscurantisme, comme j'ai pu l'entendre de façon malheureuse aujourd'hui. Et Sarraute est apparue comme une évidence... mes jours passés, c'est exactement ça. Il y a vraiment un livre pour chaque moment de la vie je crois. Quant à le connaître, c'est une autre histoire, mais en l'occurrence, c'est le cas.
Pour un oui, pour un non c'est l'histoire d'une dispute qui a pour base un malentendu. C'est extrêmement fin comme écriture je dois dire, parce que rendre ça est vraiment extraordinaire. Nous avons deux personnages : H1 et H2 (non, ce n'est pas moi qui ai Alzheimer, c'est leur nom), ils étaient très amis, et se sont perdus de vue. Un jour l'un revoit l'autre, et ils éclaircissent ce qui les a séparé. Une petite phrase. Même pas, une intonation. L'un des deux, je ne sais plus lequel, disons H1, raconte quelque chose à H2, quelque chose qu'il a entrepris, qui lui tient à coeur (je me demande si ce n'est pas son nouveau travail, comme quoi, ce ne sont pas tant les détails qui importent, la lettre, mais l'esprit !). Il en est plutôt fier. Et H2 a une réponse malheureuse : "c'est bien, ça...".
Ca a l'air anodin comme cela, mais jouez avec cette phrase, elle est passe-partout, peut exprimer une chose et son contraire : l'enthousiasme partagé, la joie pour son ami, l'indifférence distraite, la moquerie, l'ironie... On ne maîtrise pas toujours nos petites intonations, et il y a une mine, que dis-je, un abîme de sens qui gît là ! C'est la clef de l'interprétation d'une phrase, son intonation. Et celle de H2 semble vaguement ironique, méprisante à H1, qui est blessé. Et H2 ne comprend pas pourquoi, ce n'est qu'une phrase. H1 lui explique, lui montre tout ce qui gît derrière cette phrase, tout ce qu'il y a vu, tout ce qu'il y a perçu parce que ces doutes le rongeaient depuis longtemps... C'est vrai, livrés à nous-mêmes, obligés d'interpréter un intonation comme cela... On fait avec ce que l'on a, on s'agrippe au passé, aux autres impressions. H1 s'est toujours demandé si H2 ne le prenait pas un peu pour un idiot. Soit que ce fût en partie vraie, soit qu'il eût cette angoisse, ce qui, en soit, ne fait pas grande différence... Et suffit cette phrase, une de plus, une de trop, qui vient confirmer, justifier ses doutes... c'est en fini, c'est la rupture, le clash, pour ça, dirait H2, pour tout ce qu'elle révèle et résume parfaitement, dirait H1...
Ils ne se réconcilient pas à la fin de la pièce, ils ont fait le tour de leurs différents, et sont au moins tombés d'accord sur le fait qu'il y a cette foule de petites choses qui les dérange chez les autres, les a toujours un peu gêné aux entournures, et qui, si ce n'était pas le cas au départ, reconstruit, a posteriori, le sens ironique de cette phrase. Peu importe en fait qu'elle fut prononcée dans ce sens ou non au départ, aujourd'hui, ce sens lui va parfaitement. C'est la fin de cette amitié.
Certains diront, pour un malentendu. Non, ça n'a rien à voir. On ne se dispute pas quand il n'y a qu'un malentendu, on l'éclaircit, on le met à jour. Mais ce n'est possible que si on ne s'enfonce pas davantage dans les abîmes autour. Sinon, ce n'est plus un malentendu, c'est un révélateur... La sous-conversation chez Bishop, non, Sarraute bon sang, c'est cette conversation qui courre sous les mots, à côté du langage, et qui est un autre langage, s'adressant davantage au sens et qui vient faire concurrence au langage purement textuel (si on peut dire). Et entre les deux, devinez qui a toujours le dernier mot ?
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